Mohammed Abdul-Salam, chef de la délégation yéménite de négociation et porte-parole du mouvement de résistance populaire Ansarallah du Yémen, a rencontré le jeudi 30 octobre le vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des affaires politiques, Majid Takht-Ravanchi, à Mascate, capitale d’Oman. Sur fond des tensions provoquées par de nouvelles menaces venant d’Israël contre le Yémen, ils ont essentiellement discuté du renforcement des coordinations entre l’Iran et le Yémen.
Abdul-Salam a informé le vice-ministre iranien des derniers développements au Yémen et mis en exergue « l’unité nationale et la solidarité du peuple yéménite ». Il a également exprimé sa gratitude envers le « soutien politique et moral » apporté par l’Iran au Yémen face à l’agression étrangère.
Pour sa part, M. Takht-Ravanchi a salué « l’appui honorable du peuple yéménite résilient et opprimé au peuple palestinien », qualifiant la résistance du Yémen face au régime israélien d’« historique et digne ».
Les deux parties ont également discuté des récents développements politiques et des consultations en cours concernant la mise en œuvre de la feuille de route pour la paix au Yémen.
Cette réunion intervient alors que le ministre israélien des Affaires militaires, Israel Katz, a prétendu que Tel-Aviv n’avait pas dit « son dernier mot » contre Ansarallah, le mouvement yéménite qui a pourtant ciblé des navires israéliens en mer Rouge en signe de solidarité avec les Palestiniens.
Katz a également prétendu que les Houthis paieraient un lourd tribut pour leurs tentatives de frapper Israël ces deux dernières années.
Le membre du bureau politique d’Ansarallah, Mohammed al-Farrah, à réagi à ces allégations. « Nous ne permettrons pas à un criminel de nous menacer », a-t-il déclaré à Al-Mayadeen.
Al-Farrah s’est ensuite adressé directement à Katz : « Pendant deux ans, vous avez commis des crimes sans parvenir à récupérer vos captifs dans la bande de Gaza assiégée, malgré le soutien de tous les services de renseignement américains et occidentaux. »
« Vous n’avez atteint aucun de vos objectifs militaires, et votre faiblesse et vos contradictions sont évidentes pour l’opinion publique mondiale », a-t-il ajouté.
Depuis le début de la guerre génocidaire menée par Israël contre Gaza en octobre 2023, les forces yéménites ont lancé de nombreuses frappes de missiles et de drones contre des positions israéliennes et des navires commerciaux liés à Israël en mer Rouge et au-delà. Le groupe a annoncé à maintes reprises que ses actions s’inscrivaient dans le cadre d’une campagne de solidarité avec les Palestiniens et visaient à faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à ses attaques contre Gaza.
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Ceci dit, à la suite du cessez-le-feu à Gaza entré en vigueur le 10 octobre, le Yémen a annoncé la suspension de ses frappes, ainsi que sa détermination à surveiller le respect de la trêve par Israël. Les forces yéménites se sont également déclarées prêtes à reprendre leurs opérations en cas de regain de violence.
« Nous restons pleinement prêts à reprendre les opérations si l’ennemi israélien reprend sa guerre d’extermination massive, de blocus, d’annihilation et de famine contre le peuple palestinien », a déclaré le 21 octobre Abdul-Malik Badr al-Din al-Houthi, chef du mouvement yéménite Ansarallah.